À l'école

L’école est une institution essentielle de notre société qui travaille à l’éducation  et à l’intégration sociale des jeunes. Si elle poursuit une mission noble, l’école échoue néanmoins à s’adapter aux individualités des élèves lors de l’étape cruciale de la transition vers l’emploi.

Le colloque européen de 2010 qui portait sur «L’Ecole, avenir de l’Europe ? L’Europe, avenir de l’école ?» (Colloque Européen de 2010 organisé par l’association AEDE France) a mis en évidence le problème de la transition des jeunes entre l’école et l’emploi. Il  démontre l’impact important des premiers emplois sur le parcours professionnel avec notamment la succession de petits boulots à durée limitée qui génèrent par la suite des difficultés d’intégration et d’accès à l’autonomie chez les jeunes. Des conséquences qui marquent négativement le parcours professionnel de la personne pendant de longues années.

A l’issue de ce colloque, les réactions politiques avaient rendu responsable le jeune : «Le jeune manque de compétences, de savoir-être, de motivation, de capacité d’adaptation, doit se montrer proactif, entrepreneur de lui-même».

 

Devoir de rêver

Trois ans plus tard, le fossé entre l’école et la vie active semble toujours aussi large et les institutions scolaires n’apportent toujours pas de moyens concrets et efficaces aux jeunes afin d’améliorer et de faciliter leur transition vers l’emploi.

Les services d’orientation (Centres PMS dans l’enseignement francophone belge) disposent des compétences pour orienter les élèves si les écoles leur permettent d’accéder pour ce faire aux élèves. Leurs interventions  consistent en une simple information sur les différentes filières d’études. La  prise en compte de la personnalité pour aider le jeune à s’orienter ne se réalise que pour certains d’entre eux à la demande. Le travail de réflexion collectif sur le passage entre école et futur professionnel  est trop rare au sein des écoles elles-mêmes.

Le tissu associatif tente de son coté de répondre aux demandes grandissantes d’aide dans ce domaine avec de nouvelles approches mais malheureusement, c’est ici le manque de moyens qui ne permet pas de donner suite aux volontés d’agir.

Faute de moyens ou défaut d’attention ?

La situation actuelle est-elle due à une faute de moyens ou à un défaut d’attention ?

Tout d’abord, le fait que l’école ne propose pas un suivi personnalisé à ses élèves pour leur choix d’orientation peut sembler compréhensible pour une simple question de moyens.

Pour autant, tout ne se règle pas par cette solution unique de l’argent. L’absence d’objectifs pédagogiques qui comprennent l’orientation professionnelle au sein de l’école, à l’instar de ce qui se fait au Canada,  représente une lacune importante dans la mission scolaire.

Si l’orientation doit se réaliser au sein des écoles, ce sont les professeurs qui doivent intégrer cela dans leur programme et y être formés. Mais si eux-mêmes ne sont jamais sortis de l’école, alors comment peuvent-ils remplir ce rôle ?

A l’heure actuelle, faute d’une école qui oriente, ce sont les parents qui doivent prendre le relais de manière individuelle. Notre processus d’orientation professionnelle en 6 séances répond aux parents mais peut aussi répondre par des activités collectives aux écoles qui sont conscientes de leur mission, actuellement non remplie.

 

Pour les autres, il faut  une prise de conscience de cette situation auquel le colloque de 2010 ne laissait déjà pas de place. Si cette prise de conscience n’en est aujourd’hui qu’à ses débuts, elle ne manque pas de laisser des jeunes aller vers l’échec.

Des jeunes qui échouent non pas à cause d’un problème de compétence ou d’intérêt pour les études, mais d’un défaut d’objectif précis à un âge déjà difficile où tout ce qui touche à l’emploi semble encore si lointain.


 

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